Offensive des plateformes de streaming dans le sport, 20% du marché des droits sportifs

Les plateformes de streaming mondiales se sont engagées à investir 12,5Md$ dans les droits sportifs cette année, selon les derniers chiffres d’Ampere Analysis. Leur poids passe ainsi de 18% en 2023 à 20%, sur un marché des droits sportifs mondiaux estimé par la société d’étude à 64Md$ en 2025.

Les plateformes généralistes comme Amazon Prime Video et Netflix ont dernièrement intensifié leur présence dans le sport, signant de nouveaux d’accords, même si Netflix semble le faire de manière contrôlée, tandis que la plateforme spécialisée DAZN accroit encore sa position de plus gros dépensier.

DAZN représente un tier des dépenses des plateformes de streaming, après avoir notamment signé un accord d’1Md$ pour les 63 matchs de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA 2025, indique Ampere. Notons qu’elle doit les diffuser en gratuit avec la possibilité de sous-licencier des matches aux chaînes de télévision nationales. Ampere ajoute que le poids de DAZN sera encore plus important une fois que sera effective (après accord des autorités concernées) son acquisition de la majorité du groupe paytv et streaming australien Foxtel à News Corp et Telstra, un groupe valorisé 2,2Md$.

Amazon, qui diffuse notamment les matches de la NFL Thursday Night Football et l’UEFA Champion League en Allemagne, Italie et au Royaume-Uni, est le second acteur le plus important. Son poids sur le marché passe de 18% à 23% à la suite de l’acquisition en juillet dernier d’une partie des droits de basketball de la NBA à partir de la saison 2025-26 jusqu’à 2035-36, indique Ampere.

Signalons que la NBA a partagé ses droits entre trois acteurs (également signataires the Walt Disney Company pour ABC/ESPN y compris son prochain service de streaming et NBC Universal pour NBC/Peacock), ayant cherché à maximiser l’exposition du basketball, a-t-elle indiqué lors de la signature. Le nouvel accord comporte ainsi davantage de diffusions sur les networks américains (75 matchs contre un minimum de 15 dans le précédent accord), tandis que la totalité des matchs nationaux est rendue disponible en streaming sur l’une ou l’autre plateforme.

Youtube TV demeure pour sa part troisième acteur grâce à son unique accord pour les matches NFL Sunday Ticket, un accord réputé coûter à la plateforme 2Md$ par saison.

Enfin vient Netflix, diffuseur des Christmas Day NFL Games et signataire d’un accord d’une valeur de 500M$ avec la fédération de catch WWE entré en vigueur en 2025 pour trois ans, et qui pèse 5%.

Ampere souligne dans son commentaire que le sport en direct a dernièrement pris une autre importance pour les plateformes, leur permettant de continuer à recruter dans un marché quasi saturé, et aidant à la rétention d’abonnés lorsqu’elles diffusent des saisons entières. Un mouvement encouragé par leur ouverture à la publicité. Netflix a ainsi recruté 1,5 million d’abonnés spécifiquement pour le combat de boxe Paul/ Tyson, 80% d’entre eux étant toujours abonnés un mois plus tard, souligne Ampere.

Nouveaux abonnés quotidiens aux USA sur Netflix, et pic de recrutement lors du combat de boxe Paul vs Tyson (graphique et source Ampere Analysis)

Pour sa part Peacock a engrangé 2 millions d’abonnés le weekend des éliminatoires de la NFL l’an dernier, tandis que Paramount+ en a signé 2,4m le jour du Super Bowl 2024.

L’autre raison de cette montée en puissance est la croissance de DAZN comme plateforme spécialisée, complète l’analyste Danni Moore. La plateforme sportive britannique, qui vient d’accueillir le fond saoudien Surj Sports Investment comme actionnaire minoritaire, a investi notamment dans des droits sur les marchés européens, comme l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et plus récemment la France (où elle est cependant actuellement en conflit ouvert avec la LFP, ayant refusé de payer sa dernier échéance pour la ligue 1, NDLR) .

Ajoutons que, comme on a pu le voir dans le cas de la NBA, les majors américaines achètent maintenant des droits et pour leurs chaînes traditionnelles et pour leurs plateformes, le streaming offrant davantage d’espace de diffusion. Rappelons tout de même que le sport s’est en souvent montré couteux pour ses diffuseurs par rapport à ce qu’il leur rapporte. Cela, à l’ère du streaming, l’histoire ne le dit pas tout à fait encore.