Plus de commandes aux USA des studios pour leurs plateformes, sans pour l’instant sacrifier le linéaire

Quatre des cinq principaux studios américains également diffuseurs commandent désormais entre 40 et 50% de leurs nouveaux contenus originaux aux Etats-Unis pour une première diffusion sur leurs plateformes de vidéo à la demande, selon les derniers chiffres d’Ampere Analytics.

Certains ont commencé à être très actifs il y a déjà quelques temps, d’autres ont enclenché le mouvement plus récemment, et la plupart du temps c’est très peu au détriment de la production destinée aux chaînes linéaires, les groupes ayant augmenté leur volume de commandes.

Les groupes Discovery et Disney, les plus actifs en 2021

Le groupe Discovery, qui a surtout des chaînes documentaire, est devenu le plus actif en VoD en 2021, accroissant sa dominance en nombres de titres tous types de diffusion confondus. Ceux commandés pour la VoD (nouveautés et renouvellements compris) a bondit de 72 à 187 titres, tandis que la proportion des nouveautés en première diffusion sur le online est pour sa part passé de 23% à 48% du total l’an dernier, date du lancement de la plateforme SVoD Discovery+. Dans le même temps les commandes pour ses chaînes linéaires se sont réduites d’une cinquantaine de titres mais demeurent fortement dominantes à 383 titres. Notons que Discovery commande des programmes factuels, genre moins onéreux que les séries fiction, son poids en matière d’investissements est donc plus relatif.

La part des commandes de nouveautés destinées à une première diffusion en VoD

Le groupe Disney est le second groupe le plus actif en nombre de titres, ainsi qu’en titres destinés à la VoD avec 111 originals en 2021, en hausse plus modérée d’une dizaine de titres sur 2020. Ses commandes VoD sont en effet à un bon niveau depuis quelques années déjà, le groupe ayant lancé Disney+ en novembre 2019, tandis qu’à cette date il co-détenait déjà Hulu. Fait intéressant, après avoir baissé ses commandes pour les chaînes linéaires en 2020, il les ré-augmente en 2021 d’une trentaine de titres à 211, elles restent donc largement majoritaires. Le groupe Disney détient entre autres le network ABC, ainsi que FX, les chaînes enfant Disney, et les chaînes documentaire National Geographic.

Bond en avant pour Comcast et Paramount

Comcast, qui détient aux Etats-Unis NBCUniversal c’est à dire le network NBC et la plateforme freemium Peacock lancée en 2020, a pour sa part fait un sacré bond en avant en 2021, faisant plus de doubler ses commandes VoD à 94 titres pour 181 titres destiné au linéaire, un nombre en légère augmentation. La proportion des nouveautés commandées pour la VoD passe de 34% à 43%.

Au total, Comcast demeure légèrement moins actif que Paramount, qui l’an dernier est aussi entré plus volontairement dans la danse de la VoD, faisant progresser le nombre de ses commandes de 25 à 80 titres, en lien avec le lancement de Paramount+ qui a succédé à CBS All Access. Si le groupe est proportionnellement encore en retrait, la commande de nouveautés destinées à la VoD passe de 13 à 31%. Ampere précise que les deux précédentes années, le groupe s’est beaucoup concentré à réajuster la stratégie contenus de ses chaînes câblées après la fusion de Viacom CBS. Paramount détient notamment le network CBS, Paramount Network, Comedy Central, les chaînes enfants Nickelodeon et musicales MTV, entre autres.

Enfin, WarnerMedia a commandé 90 originals l’an dernier en hausse d’une trentaine de titres par rapport à 2020, année de lancement d’HBOMax aux Etats-Unis. Les commandes de WarnerMedia pour les chaînes linéaires sont plus ou moins stable à 148. Outre HBO, celles-ci comprennent notamment le network ABC et les chaînes enfants Cartoon Network. Notons que si WarnerMedia est le dernier en volume il va bientôt rejoindre la première position, étant en train de fusionner avec Discovery pour devenir Warner Bros. Discovery. Le nouveau groupe devient donc ultra dominant en nombre de titres destinés à la VoD en cumulant 277 sur 2021.

Un air de déjà vu

Le contenu original est crucial pour que les plateformes recrutent des abonnés, et les studios se sont beaucoup concentré à adapter des IPs déjà connus, ainsi qu’à produire des suites ou nouvelles versions de leurs anciens succès, analyse Fred Black, d’Ampere. Le succès de déclinaisons de franchises comme Mandalorian, Loki ou Wandavision, ont notamment aidé Disney+ à décoller. Les autres studios s’en sont inspiré, Discovery+ ayant notamment lancé des spin-offs du concours de cuisine Chopped de Food Network ou du dating de TLC 90 Day Fiancé. Alors que la série à succès de Paramount Network Yellowstone est diffusée en VoD sur Peacock du à des accords antérieurs, Paramount+ en a lancé la préquelle. Pour sa part HBOMax a ranimé Sex in the City avec la nouvelle production And Just Like That. Et ne pas oublier l’animation, Peacock compte ainsi beaucoup sur les adaptations des IPs de Dreamworks Animation, souligne encore Fred Black.

Les pures plateformes comme Amazon et Netflix cherchent à faire de même mais n’ayant pas de catalogue adaptent des romans connus comme Le Seigneur des agneaux ou The Witcher, ou déclinant leurs propres séries à succès comme The Boys chez Amazon, note-t-il encore. Ajoutons que c’est très précisément la raison qui a été invoquée par Amazon pour le rachat de MGM et de son catalogue.

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