Cord-cutting : la TV payante perd près de 6 millions d’abonnés aux États-Unis

Selon la dernière étude du cabinet Leichtman Research Group, la télévision payante a perdu 5,9 millions d’abonnés en 2022, même s’il lui en reste encore 70,2 millions. La baisse est un peu plus importante que celles de ces dernières années. En 2021 elle était de -4,7 millions, en 2020 de -5,1m et en 2019 de -4,8m. C’est en 2018 que les pertes avaient commencé à être significatives, la télévision payante ayant alors égaré 2,9 millions d’abonnés, le double des -1,5m de 2017. Les données fournies par LRG couvrent 92% du marché, indique le cabinet.

L’an dernier, les câblo-opérateurs ont vu 3,5 millions de foyers résilier leur offre TV, soit plus que les 2,7 millions de 2021. La télévision par câble compte dorénavant 37,8 millions d’abonnés, dont 16,1m pour le leader Comcast qui est aussi celui accusant la plus grosse chute (-2m).

Les autres fournisseurs traditionnels de télévision payante, c’est à dire les opérateurs satellite et les telcos, en perdent un peu moins : -2,7 m à 24,7 millions, contre – 2,9m en 2021. DirecTV est toujours leader, là aussi c’est celui le plus en retrait (-1,5m).

Plus de 8 millions d’abonnés à la télévision payante en OTT

Pour leur part, les distributeurs OTT, dits vMVPD (pour virtual Multichannel Video Programming Distributor), qui proposent des offres de chaînes traditionnelles payantes par Internet, en gagnent mais seulement 370 000, soit moins que les 885 000 de l’année précédente. Le nombre de foyers abonnés par internet à des offres de chaînes de télévision progresse à 8,3 millions. Ne sont inclus dans les statistiques des vMVPD que ceux qui publient des résultats, signale LRG. C’est à dire notamment Hulu, leader avec 4,5 millions d’abonnés, suivi de Sling TV qui en a perdu l’an dernier, et de fuboTV, qui enregistre à l’inverse le plus fort gain (+320 000) . Youtube TV ne rendant pas ses chiffres publics, ne fait pas partie de ces statistiques, précise LRG, qui ajoute que Youtube avait donné dans un post sur son blog celui de 5 millions d’abonnés à l’offre TV à fin juin 2022.

Le broadband fait le plein

Si les abonnements TV ont baissé, ceux de l’internet haut débit ont progressé. Dans une autre étude de LRG, Broadband Internet in the US, on apprend que dans le même temps, les abonnements broadband ont encore grimpé de 3,5 millions à 110,5 millions. En 2022, 90% des foyers américains avaient Internet à la maison, (contre 84% in 2017, et 74% in 2007), et 99% d’entre eux disposaient d’une offre haut débit, soit 89% des foyers américains contre 53% en 2007.

Concernant les offres couplées, les habitudes ont changé. Parmi les foyers équipés haut débit, seuls 40% ont le même fournisseur pour internet, la télévision, et/ou le téléphone, par rapport à 64% en 2017 et 80% en 2010.

Pour ces offres triple play, le câble a longtemps bénéficié d’un avantage technologique et tarifaire sur les telcos qui proposaient des combinaisons plus compliquées associant les services d’autres sociétés de télévision par satellite, indique LRG. Le cabinet d’études signale également que ces offres couplées aidèrent le câble à acquérir une position dominante, il fut même leader sur les services de téléphone à domicile en 2017. Mais elles jouent nettement moins aujourd’hui, tandis que les câblos misent davantage sur les offres groupées avec le téléphone portable. La moitié seulement des abonnés au câble haut-débit souscrivait à une offre groupée avec la TV en 2022, contre 74% en 2017, 83% en 2012 et 89% en 2007. A l’inverse, Comcast a augmenté en deux ans de 5 millions à 9,6m son nombre d’abonnés prenant également l’offre téléphone portable.

L’an dernier, 66% des foyers TV américains avaient une forme d’offre de télévision payante, que ce soit par câble, satellite, auprès des telcos ou en OTT auprès des vMVPD, contre 88% en 2012, année de pointe, et 85% en 2017.