par C’est le président de la république lui même qui a finalement tranché sur le sort de France 4, Emmanuel Macron ayant envoyé un tweet ce lundi 18 mai “souhaitant” que France 4 “chaîne de l’animation et de l’éducation” “poursuive sa mission atour de deux axes : jeunesse en journée et culture en soirée, pour prolonger le succès de l’expérience Culturebox”.
Rappelons que la suppression de France 4, la chaîne du service public pour les enfants en journée, visant un public conjoint et familial en soirée après avoir ciblé celui des jeunes adultes, fut une décision arbitraire prise en 2018, au côté de la suppression de France Ô, dans le cadre de la réforme de France Télévisions, sous le ministère de Françoise Nyssen. L’objectif de la réforme était de faire des économies tout en accélérant le mouvement sur le digital, l’offre enfant devant migrer sur le numérique malgré le fait qu’une bonne partie des enfants n’y aient pas accès et regardent encore la télévision linéaire. La député Frédérique Dumas a depuis révélé, sur LCP en juillet dernier, que cette décision fut prise, sans concertation, la veille de la conférence de presse, par le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, qui ne trouvait pas la réforme assez moderne et aurait demandé la bascule de France 4 sur le numérique, confondant les enfants et les jeunes. La décision avait d’ailleurs été faussement justifiée par le fait que la BBC avait fait de même avec sa propre chaîne jeunesse, sauf que ce n’est pas ses chaînes enfant, toujours bel et bien sur le linéaire et au nombre de deux, que la BBC avait basculées sur le numérique, mais la chaîne jeunes adultes, davantage le public cible du digital. Depuis la BBC a même changé d’avis, la BBC4, devant retrouver une présence linéaire.
L’offre digitale pour les enfants Okoo fut donc lancée en décembre 2019, et France Ô supprimée en août 2020, mais France 4 pu bénéficier d’un sursis, ayant révélé son utilité lors du premier confinement lorsque elle a bouleversé ses programmes pour diffuser l’école à la télé, avec grand succès tant que les écoles étaient fermées. Le fait que la programmation de la chaîne ait été assez chahutée ne lui a en revanche pas porté chance par la suite sur la durée, sa part d’audience ayant chuté de 1,6% en 2018 et 2019 à 1,2% en 2020, et oscillant entre 0,9% et 1% entre janvier à avril, dernier mois où les audiences de la chaîne ont été mesurées de façon complète.
Parallèlement, afin de venir en soutien à la culture pendant le Covid, France Télévisions lançait en février sur le canal de France Ô, une chaîne éphémère, Culturebox, du nom de l’ancien site de France TV retransmettant des spectacles vivants, qui comprenait notamment la production d’un talk-show éponyme quotidien, une initiative beaucoup saluée. Le Ministère décida de poursuivre l’expérience linéaire de Culturebox en lui faisant occuper les soirées de France 4. Depuis cette intégration, France Télévisions a arrêté ce mois-ci de faire mesurer les audiences de France 4 par Médiamétrie en soirée. Peut-être en raison du peu d’audience que peut réaliser le spectacle vivant à la télévision, certains événements mis à part, à moins que ce ne soit par soucis d’économies.
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