par L’année 2022 sera à nouveau placée sous le signe des économies chez France Télévisions, qui a présenté un budget d’exploitation à l’équilibre pour la 7ème année consécutive, tout en intégrant, pour la 5ème année de suite, une baisse des concours de l’état, de -14M€ l’an prochain, a indiqué le groupe public. “Conformément à la trajectoire financière définie par le gouvernement, le financement public alloué à France Télévisions a été réduit de 160 M€ depuis 2018”, ajoute-t-il. La dotation exceptionnelle de 45M€ sur deux ans permettra de faire face aux surcoûts de la crise sanitaire qui perdurent.
France Télévisions souligne par ailleurs avoir à faire face à des dépenses liées au maintien de France 4 et CultureBox et compter conforter ses grandes orientations stratégiques qui nécessitent aussi des investissements. Le groupe va ainsi accélérer la transformation numérique en améliorant l’expérience utilisateur et développant l’offre de France.tv, augmenter le budget de la régionalisation de France 3 et de la visibilité des Outre-mers, renforcer la place de l’information en cette année électorale, et enrichir les offres à destinations des enfants et des jeunes adultes. (NDLR : Dernièrement, le groupe a notamment annoncé l’adaptation du concours de drag queen américain, RuPaul Drag Dance exclusivement sur France.tv Slash)
Réduction de coûts, nouveaux départs, optimisation des programmes
Pour faire face à ces objectifs, une gestion rigoureuse sera donc organisée, ce autour de trois axes: l’augmentation des recettes, la diminution des coûts de structure, et l’optimisation de la programmation et de la production, tout en maintenant les investissements dans la création audiovisuelle et cinématographique à 500M€.
Du côté réduction de coûts, de nouveaux départs sont attendus pour “porter à 937 la baisse des équivalents temps plein enregistrée depuis 2015”, indique le groupe. France Télévisions dit par ailleurs avoir un objectif ambitieux en ce qui concerne ses resources propres, notamment la publicité, mais aussi le développement de la production interne au sein de France.tv Studios.
La filiale production du groupe, anciennement MFP, produit notamment Télématin, CultureBox l’émission, l’Eurovision, le Télethon, C’est toujours pas sorcier.., et a cherché à développer ses activités depuis la nomination de la présidente Delphine Ernotte, souhaitant être présent dans tous les secteurs. France.tv Studios produit notamment le feuilleton quotidien de France 2 Un si grand soleil, ayant installé des studios dédiés à Montpellier. C’est le second producteur d’émissions de flux en volume en France d’après l’étude annuelle d’Ecran Total sortie en octobre dernier, se plaçant derrière Banijay-Endemol mais devant le groupe Mediawan et tous les autres.
Le maximum atteint des économies possibles, se séparer de Salto
Interviewée par Les Echos, Delphine Ernotte indique que le groupe arrive maintenant au bout de ses capacités d’économies, à moins de revoir l’offre. “Nous avons diminué (depuis en 2018) nos effectifs de près de 10 % tout en continuant à investir dans les programmes. Dans la sphère publique, je connais bien peu d’entreprises qui ont réalisé de tels efforts de compétitivité” y commente-t-elle, demandant maintenant un “new deal” afin d’avoir des perspectives. “Pour faire face à des géants comme Netflix et Amazon, l’Europe a besoin de médias publics forts”.
Delphine Ernotte confirme à nouveau être prête à vendre Salto, ou plutôt être d’accord pour vendre Salto, indiquant que ce sont TF1 et M6 qui souhaitent, dans le cadre de la fusion, réorienter cet actif pour mieux l’intégrer à leur stratégie. “Je le comprends et ne vais pas m’y opposer. En revanche, nous serons très vigilants aux conditions de sorties éventuelles de France Télévisions”
Au sujet de Salto, Les Echos qui a accédé au détail du budget, remarque d’ailleurs qu’alors qu’elle a pesé pour 31M€ l’an dernier, la plateforme SVOD n’est pas budgétée dans les comptes de France Télévisions cette année. Le quotidien indique que le budget numérique est en hausse d’une trentaine de millions, et l’info de 3M€, tandis que les économies sur les programmes sont de 10M€. France Télévisions attend 378M€ de recettes publicitaires, soit un peu moins de 2021 qui comptait les JO d’été. Si le résultat d’exploitation est équilibré, le résultat net est prévu en perte de 6M€ à cause des plans de transformation liés au départs. Une perte réduite par rapport aux -36M€ au budget l’année précédente, plombée par Salto, note encore Les Echos.
Voir le communiqué de France Télévisions du 14 décembre sur son site
L’interview de Delphine Ernotte Cunci dans Les Echos et l’article sur le budget
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