La production d’animation française conserve son dynamisme en 2020

Selon l’étude annuelle du CNC sur l’animation, sortie à l’occasion du Festival d’Annecy, la production a conservé son dynamisme en dépit de la crise sanitaire l’an dernier, le volume d’animation TV entrée en production étant resté parfaitement stable à 295 heures, tandis que le coût horaire moyen a atteint son plus haut niveau historique à 830 000€ de l’heure (+3%), a souligné Benoit Danard, directeur des études, dans une présentation vidéo sur le site du CNC. Un phénomène, selon lui, dû à trois facteurs: le renforcement des formats longs avec davantage de séries d’épisodes de 11′-13′ ou de 23′-26′, la montée en gamme de la production française qui fait appel à des technologies plus sophistiquées, et, toujours, le mouvement de re-localisation des dépenses en France, soutenu par le CNC et le crédit d’impôt. Plus de 82% des dépenses ont été réalisées en France l’an dernier. Sur 10 ans, les effectifs ont progressé de 54%, représentant près de 7 700 emplois en 2019 (derniers chiffres disponibles).

La production de films cinéma d’animation, généralement entre 5 et 10 par an, n’a pas non plus été affectée par le Covid en 2020, la production de 12 films ayant été engagée pour un devis moyen de 6,4M€ (deux fois plus que le budget moyen d’un film fiction live action). Les entrées, en revanche, ont, elles bien été affectées, la fréquentation des films d’animation chutant de 35,2 millions d’entrées en 2019 à juste 7,7 millions en 2020, les salles ayant été fermées durant 5 mois, et le nombre de films d’animation sortis divisé par deux (de 52 en 2019 à 25 l’an dernier). Dans ce contexte particulier atypique, les films français d’animation ont réalisé une excellente part de marché de près de 33% (vs 7% en 2019 et 17% en 2018).

Que ce soit pour les séries ou les films, l’international continu de représenter une part très importante de l’économie de l’animation, première source de financement de l’animation TV (28% en moyenne des devis TV en 2020, devant les producteurs à 22%, les diffuseurs à 21%, et les aides du CNC à 18%), et l’animation pesant 38% des exports de programmes TV français. Côté cinéma, les films d’animation français ont réalisé 56% de leur entrées à l’international en 2020 (66% en moyenne sur les dix dernières années). Par ailleurs, l’animation française est à la troisième place, après le Japon et les Etats-Unis, des programmes d’animation les plus diffusés sur les plateformes mondiales, où la demande est en plein boom, puisque 460 projets d’animation y sont en cours de développement ou de production a souligné Philippe Danard, citant Ampere Analysis.

Pour ce qui est de la diffusion TV, la crise sanitaire (ainsi que, pour les chaîne publiques, la disparition qui était annoncée de France 4) a eu un certain impact sur programmation des chaines, TF1 ayant ouvert une nouvelle case Tfou à partir du 1er confinement (soit 148 heures de plus), France 3 ayant rallongé sa case Okoo, et Gulli enrichi son offre de 167 heures, tandis que France 5 élargissait les cases Zouzou et Okoo le matin et en créait une nouvelle l’après-midi ( soit +275 heures).

La meilleure audience d’une série d’animation fut la série courte, De Gaulle à la plage (l’illustration ci-dessus) sur Arte, avec 1,4 million de téléspectateurs 4+ (5,6% de PdA), suivi d’une autre série Arte également à destination d’un public élargi, Tu mourras moins bête, puis de la série Miraculous, cette fois destinée aux enfants (TF1), à 1 million de téléspectateurs. En ce qui concerne les producteurs, sur la période 2016-2020, Method Films, qui fait partie du groupe Mediawan, et Xilam dominent en volume de production avec respectivement 126 et 111 heures.

Regarder la présentation de l’étude en vidéo par Benoit Danard, directeur des études du CNC

Accéder à l’étude complète Le marché de l’animation en 2020 sur le site du CNC

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